Jour. Nuit. Jour. Je ne sais pas vraiment, je crois qu’il fait nuit dehors, ce n’est qu’une nuit de plus, qu’une journée passée dans ce manoir. J’y deviens folle je pense. Je ne pense plus. J’en suis sure. Combien de temps cela fait il que je suis enfermée ici, un peu plus d’un an, un peu moins… ? 349 jours exactement, ca en fait des choses que l’on loupe dans la vie d’une jeune femme. Catherina n’est plus très jeune, ca va… Mais perdre une année dans la vie de sa fille, n’importe quel que soit son age, c’est toujours perdre une année de vie… une année qui ne se rattrape pas. Croit elle que je suis morte ? A t’elle essayée de me venger ? Est ce que je sortirais un jour d’ici… ? Je commençais à en douter de plus en plus…. ?

Un regard au dehors, en fait, il faisait nuit. Je pouvais voir la lune illuminer le ciel, a travers l’une des grandes fenetres de la cage d’escalier. Quelques etoiles. Du temps ou j’etais libre, j’aimais sortir la nuit, me coucher sur la pelouse devant chez moi et regarder les etoiles ,ce qui me faisait passer pour une folle aux yeux des voisins et voisines bien pensantes, mais en meme temps… J’etais un peu folle a leurs yeux… Et elles me soupçonnaient de… enfin vous savez quoi. La magie n’est ce pas ? Bref. Ce n’etait pas si grave maintenant, j’avais disparu. Peut être même que ma maison était en vente, il faudrait que je me reconstruise une nouvelle vie quand je sortirais. Si je sortais un jour… ? Ca devenait de plus en plus ténu comme idée ,plus le temps passait, plus je désespérais a vrai dire.

Un frisson me prit alors que je descendais les grands escaliers , et je rabattais mon echarpe un peu plus serrée autour de mes epaules. Le frisson était il du au froid ou à ma grande lassitude. Je ne le savais pas. Quelques marches, quelques marches encore, et j’atteignais le rez de chaussé. Comme toujours la grande porte était indubitablement fermée, me fermant tous chemins vers la libertée. Desirais-je vraiment m’echapper ? Oui. Au fond oui. Je désirais ardemment gouter à nouveau aux vrais joies de la vie , mais j’etais plutôt bien traitée ici… Si on omettait le fait que j’etais enfermée bien sur. Blasée. Voilà le mot qui caractérisait le mieux mon état d’esprit je pense… et qui justifiait probablement cette nouvelle insomnie. Blasée… Et lassée aussi surement.

A gauche, si je ne me trompais pas se trouvais une petite bibliothèque, lentement j’en poussais la porte et m’y installais, un vieux livre entre les mains. Ici au moins j’etais au calme, et dans une atmosphère probablement plus paisible que dans ma chambre, car je ne tardais pas à m’endormir, la tête la première sur les pages du bouquin que je feuilletais. Il était captivant pourtant, mais mon sommeil était par delà plus intéressant … Alors… Le sommeil avant tout. Le matin me réveillerait peut être d’un rayon de soleil… ?

Perdue au milieu des songes j’attendais probablement un rayon de soleil sur mon visage. J’etais égarée au milieu d’images sombres et d’autres un rien plus gaies. Des visions de bonheur, et puis l’angoisse des chaines qui me retiennent. Je ne dormais pas très bien, mais pourtant, je devais sembler paisible… Toute la tempete était a l’interieur. Mais ça n’avait pas d’importance n’est ce pas ? De quoi est ce que je rêvais ? Ca n’avait que peu d’interet, c’etait … ce n’etaient que des reves. Une douce caresse me fit sourire dans mon sommeil, c’etait un peu comme une main sur ma joue, mais ça n’etait pas possible j’etais seule… Et puis une voix. Okay. J’etais peut être pas si seule que ça… Non… C’et pas l’heure, je veux encore dormir… Hm… Mais, je ne sais meme plus ou je suis… Quand on s’endort au fond, tout se voile n’est ce pas ? C’est probablement ça. C’est pour cela que je ne réagis pas. Que je ne sais meme plus ce que je fais. Ah si… Je dors. Et puis j’entends une douce voix, qui perce à travers les nuages de mes reves. Je crois qu’elle me dit de me réveiller… Mais je n’ai pas envie de me réveiller.

« Grummble. »

Je crois que j’ai émis un drôle de bruit, et je bouge un peu, ma tête sur mon bras. La voix est tellement douce que j’aimerais ne pas me réveiller… Et rester la, a coté de cette voix. Mais la voix reparle, et cette fois les paroles sont un peu plus discernables… C’est Elizabeth… Je suis à la bibliothèque. Toute ma vie revient d’un coup. Cette longue année depuis que je suis enfermée loin de ma fille, loin de la ville. Cette vampire qui me tient prisonnière, et …

Lentement j’ouvrais un œil, puis l’autre, et je regardais autour de moi. La vampire s’etait assise juste a coté, et elle me regardait… M’avait elle regardé dormir un moment ? Etais-je un joli spectacle ? Je soupirais un peu à l’interieur, et j’essayais de sourire. Ce n’etait pas facile de sourire quand on était dans ma situation. Je ne savais pas si j’etais contente de la voir ou pas. Au fond j’etais contente, mais elle était quand meme la raison pour la quelle je n’avais pas de nouvelles de ma fille… Et c’etait par extension la cause de mes insomnies. Alors pourquoi je souriais ? Rah. J’etais énervée maintenant. Contre moi même… Probablement. C’etait pour cela que je tentais de sourire. De lui, sourire du moins.

« Ca fait longtemps que tu es la ? »

Ma voix était douce . J’etais calme. Juste curieuse. Ca me foutait peut être un peu les jetons aussi de me demander si elle m’avait regardé dormir. Ou alors je trouvais ça chou… Et justement, je n’en savais rien… Je ne savais pas comment je devais prendre tout ça…. Alors je grommelais un peu. Oui. J’etais ronchon au reveil

Je n’etais pas la plus agréable des femmes au réveil. En fait j’etais meme souvent de mauvaise humeur. Pourtant je restais calme et douce en face de la vampire qui gâchait ma vie. Non… C’était faux ? Etait-ce vraiment le cas ? Si… Qu’avais-je à Mystic Falls si ce n’etait ma fille… ? Je n’avais plus de parents, j’avais un emploi certes, mais un emploi ingrat… Qui me plaisait pourtant à mourir… J’avais des conquêtes éphémères.. J’avais… Toutes ces choses la qui constituent une vie. Alors… Je ne pouvais que lui en vouloir. Mais je ne lui en voulais pas. J’etais en son pouvoir certes, mais ça ne justifiais rien. Je voulais rentrer en ville, je voulais… revoir ma fille. Savoir ce qu’elle était devenue. Je voulais… des tas de choses ? Que je n’aurais pas. Parce qu’Elizabeth ne semblait pas prete à me relâcher… Et au fond, tout au fond, il y’avait une petite voix en moi qui ne voulait pas qu’elle me relache… ? Parce que j’etais bien avec elle. J’avais l’impression qu’elle m’appreciait, par delà le fait que je lui servais, j’avais l’impression qu’elle m’estimait aussi, et qu’elle aimait ma compagnie. Mais… Je n’avais vu personne d’autre, peut être qu’elle ne faisait que s’ennuyer au fond, et que j’etais un bon divertissement. Oui, c’etait probablement ça. Quoi que… Je la comprenais j’etais plutôt sexy et jolie à regarder… Aherm. Mes pensées me perturbaient. J’avais entendu parler de ces otages qui tombaient sous le charmes de leurs ravisseurs. Mais ça marchait dans le vrai monde ça, c’etait une autre histoire quand le ravisseur était un vampire… ? Oui probablement. Je ne savais pas vraiment quoi faire, ni comment réagir. Je ne pouvais tout simplement pas… Non. C’etait hors de question. Parce que ça aurait signifié des tas de choses, et surtout, ça aurait signé la fin de mes tentatives de sortir voir ma fille.

Toujours était il que voir la belle Elizabeth au réveil était une image plaisante, l’espace de quelques instants je pouvais oublier mon état de captivité pour juste prendre note de sa beauté et de la douceur de ses traits. Qui eut cru au fond qu’elle était une vampire d’un millénaire… ? Qu’elle était probablement cruelle avec ses victimes et qu’elle se nourrissait de sang ? Moi meme je n’arrivais pas vraiment à y croire quand je voyais son apparence… ? La beauté du diable peut être. C’etait probablement cela.

Cela dit, la réalité revenait au galop, depuis combien de temps était elle la, l’idée d’avoir été observée dans mon sommeil était a la fois malsainement plaisante, et fondamentalement gênante. Je n’etais pas une petite poupée avec la quelle on joue et que l’on admire pour sa beauté. Et j’etais loin de… mince, je ne savais meme plus ce que je voulais penser, elle était déjà en train de parler et je buvais ses paroles comme de l’ambroisie.

A peine cinq minute hein… ? Une part de moi me disait que c’etait déjà trop… Et l’autre part de moi me disait que… C’etait chou , d’autant plus que la fin de sa phrase ne pu que me faire sourire. Ainsi je la calmais… ? Je restais sans voix un petit instant sans réellement savoir que dire… ? C’etait flatteur, très flatteur, et je me sentais fondre… Mais je ne pouvais pas. Je tentais de grommeler un peu, pourtant ça ne sortait pas. Au lieu de cela je parlais doucement et calmement.

« Je suis heureuse de servir à quelque chose alors. »

Ces quelques mots pouvaient sembler amer, mais au fond… Je ne savais pas vraiment comment j’avais voulu les dire. Je voulais juste lui dire que j’etais heureuse si me regardait dormir pouvait la calmer… Je ne savais juste pas comment m’exprimer, pour ne pas que ça sonne bizarre… J’avais echoué je crois.

Et puis elle me demanda si je préférais parler un peu, ou si je préférais retourner dormir dans ma chambre. A vrai dire, ma chambre m’effrayait. C’etait immense, et beau, et riche, et tout… Mais c’etait trop grand, trop vide… Pour cela peut être que je faisais des insomnies et que je dormais partout ailleurs… Peut être bien oui. Je me fendais d’un léger sourire.

« Je prefererais rester à parler un peu avec toi. Enfin… Ca ne me derange pas… Si tu veux. »

Le retour de la timidité… ? Peut être…